Du 28 août au 8 septembre 2024, Paris s’apprête à accueillir les Jeux Paralympiques, une célébration mêlant talent, diversité et détermination des athlètes handicapés. Parmi les disciplines qui illumineront cet événement mondial, l’escrime fauteuil est un pilier incontournable. Plongeons dans les rouages de ce sport fascinant, explorant ses origines historiques, ses règles uniques et la passion qui anime ses participants. Des Jeux Paralympiques de Rome en 1960 jusqu’à l’édition tant attendue de 2024 à Paris, l’escrime fauteuil continue d’inspirer et de captiver le monde entier.
L’escrime fauteuil débute à l’hôpital de Stoke Mandeville, au Royaume-Uni, où les vétérans blessés de la Seconde Guerre mondiale participaient à des activités de rééducation. Cette discipline émergeait alors comme une méthode de renforcement musculaire et d’équilibre spécialement conçue pour les personnes affectées par des lésions médullaires. Son succès ne tarda pas à se faire remarquer. Elle fut alors rapidement intégrée au programme des premiers Jeux Paralympiques en 1960 à Rome.
Aux Jeux Paralympiques, seuls les athlètes en situation de handicap moteur pratiquent l’escrime fauteuil. Dans cette version, ils se trouvent dans des fauteuils roulants fixés au sol, ce qui limite leurs mouvements avant et arrière. Cela crée une proximité intense entre les participants, rendant chaque affrontement rapide et dynamique. En outre, les règles de cette discipline sont similaires à celles de l’escrime olympique, avec des épreuves individuelles et par équipes, impliquant l’utilisation de l’épée, du fleuret et du sabre.
L’escrime fauteuil accueille divers types de handicaps.
Parmi les handicaps pris en charge, on retrouve :
Handicap orthopédique
Paraplégie et tétraplégie
Hémiplégie Paralysie cérébrale
Handicap neurologique évolutif
Handicap neurologique d'origine
Il convient de noter que seuls les athlètes en situation de handicap moteur sont autorisés à participer aux compétitions paralympiques. Tandis que d’autres types de handicaps peuvent être inclus dans des événements sportifs non paralympiques ou des activités de loisirs.
Afin que l’équité soit assurée et la compétition équilibrée, les escrimeurs sont répartis en différentes catégories en fonction de la nature de leur handicap.
Voici donc les principales catégories :
Les escrimeurs de cette catégorie présentent un handicap affectant obligatoirement au moins un membre inférieur.
Les escrimeurs de cette catégorie ont un handicap qui ne permet pas la mobilité volontaire du tronc.
Les escrimeurs de cette catégorie ont un handicap affectant à la fois un membre inférieur et un membre supérieur, notamment le bras d’arme.
Tous les sportifs présentant une déficience motrice peuvent pratiquer l’escrime. Lors des épreuves officielles, ils sont alors répartis en 3 catégories :
avec équilibre du tronc
sans équilibre du tronc
tétraplégique
Contrairement à l’escrime valide, les règles de marquage diffèrent selon l’arme utilisée.
Par exemple, au fleuret, seuls les coups au tronc sont valides. Tandis qu’à l’épée et au sabre, toute partie du corps au-dessus de la taille est une cible valable. De plus, la distance entre les fauteuils est déterminée par la longueur du bras le plus court des concurrents. Cette distance reste alors constante tout au long du match.
Tout d’abord, l’escrime fauteuil est un sport de duel qui se pratique sur un fauteuil roulant spécifique. Il peut se pratiquer avec les trois armes conventionnelles de l’escrime : l’épée, le fleuret et le sabre. L’une des spécificités de l’escrime paralympique tient au fait que les escrimeurs doivent concourir dans deux de ces trois armes pour se qualifier aux grandes compétitions de référence.
Le fauteuil est, pour la pratique de haut niveau, fabriqué sur mesure. Avant tout, il est un élément essentiel à la performance. La poignée arrière à laquelle le tireur se tient permet de “remplacer” l’action des jambes et de rendre plus efficace la fente vers l’adversaire par poussée et le retrait en position défensive ou de revenir en garde.
Dans le duel d’escrime fauteuil, deux tireurs se font face, chacun dans un fauteuil roulant solidement fixé au sol.
Ensuite, le tireur désigné en premier prend place sur la droite de l’arbitre.
La distance entre les deux adversaires est déterminée par celui dont le bras est le plus court et reste immuable pendant toute la durée du combat.
L’objectif est de remporter l’affrontement en marquant plus de points que son adversaire.
Selon le stade de la compétition, les règles varient. Lors des qualifications, le vainqueur est le premier à accumuler 5 touches, tandis que dans les phases finales, l’affrontement se prolonge jusqu’à ce qu’un des concurrents atteigne 15 touches.
En compétition par équipes, au moins un des membres doit appartenir à la classe B, et la victoire est acquise lorsque l’une des équipes totalise 45 touches.
Chaque assaut est minuté. Ainsi, en cas d’égalité à la fin du temps imparti, un tirage au sort détermine le vainqueur.
Enfin, si aucune touche n’est marquée pendant la minute supplémentaire de mort subite, le gagnant du tirage au sort remporte le duel.
Pour marquer un point, il est nécessaire de toucher l’adversaire avec son arme, soit avant lui, soit simultanément (ce qui est uniquement valable à l’épée).
• Au fleuret, seules les touches au tronc sont comptabilisées, et le tireur doit avoir la priorité pour marquer un point. Les touches peuvent être effectuées avec la pointe de l’arme.
• Au sabre, la priorité est nécessaire pour marquer un point, et la zone de touche s’étend à tout le corps de l’adversaire au-dessus de la taille, y compris le masque. Les touches peuvent être réalisées avec n’importe quelle partie de la lame.
• Enfin, à l’épée, la zone de touche comprend tout le corps de l’adversaire au-dessus de la taille, y compris le masque, et il n’est pas nécessaire d’avoir la priorité pour marquer. Les touches doivent être effectuées avec la pointe de l’arme.
La différence fondamentale entre l’escrime fauteuil et l’escrime debout est la distance entre les deux combattants. L’escrime fauteuil est un combat rapproché même si les deux tireurs se rapprochent et s’écartent. Lors de l’attaque, l’action est déclenchée par l’allongement du bras d’arme. Le bras arrière donne l’accélération, la poussée. La coordination des deux actions est essentielle. Le physique est de plus en plus important dans ce sport.
La pratique en fauteuil ne rime pas avec immobilité, au contraire, les tireurs sont constamment en mouvement vers l’avant pour attaquer, vers l’arrière pour défendre ou contrer. De surcroît, la nature du handicap est primordiale. Plus le handicap est favorable (grande mobilité du tronc et appui efficace avec une ou deux jambes sur la palette du fauteuil), plus grande sera la capacité d’expression du tireur.
Alors que l’excitation monte à l’approche des Jeux Paralympiques Paris 2024, l’escrime fauteuil promet d’offrir des moments inoubliables d’athlétisme, de stratégie et de passion. Avec des talents établis et de nouveaux visages prêts à briller, cette discipline captivera le monde entier. De plus, elle continuera de célébrer l’esprit de compétition et de détermination des athlètes paralympiques.
Si vous souhaitez en apprendre davantage sur ce sport ou si vous aspirez à le pratiquer, voici quelques clubs en Belgique qui proposent des activités d’handi-escrime :